jeudi 28 septembre 2017

Chronique d'une lectrice en colère : Lettre d'une inconnue - Stefan Zweig


Je ne crois pas avoir pour habitude de consacrer un article entier à une lecture qui m'a particulièrement déplu - du moins, je ne crois pas.  (Avec le recul, je ne suis pas complètement certaine que ce soit vrai.) Sauf, évidemment, quand j'ai été particulièrement agacée, comme je l'ai été par l'histoire que je te présente aujourd'hui. Je n'ai, bien entendu, rien à reprocher à la forme. Mais le fond. Mon dieu, le fond. Chronique.

Lettre d'une inconnue - Stefan Zweig
★☆☆☆☆

Quatrième de couv' : Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retrour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout.

Je vais te livrer cette chronique telle que je l'ai écrite, à chaud, juste après ma lecture. Je t'avoue que je ne sais plus à quel point je spoile. Il se peut que l'on soit au courant de tout ça très vite au début de la lecture, il se peut aussi... que non. Quoi qu'il en soit, je parle de pas mal de détails contenus dans l'histoire, sois en averti(e). Sois averti(e) que cette lecture m'a passablement agacée aussi. Mais commençons.

Lettre d'une inconnue - Stefan Zweig

99% des histoires d'amour - fictives ou réelles - m'ennuient profondément. Parmi elles, 50% me mettent en colère : parce qu'elles sont malsaines, déséquilibrées, non-sincères ou que sais-je d'autre encore. 100% des gens qui me connaissent te diront que je ne suis pas romantique pour un sou. J'ai tendance à pense que je le suis, au contraire, un peu plus que tous les autres. Le 1% d'histoires d'amour qu'il reste, je cèderais sans problème un rein et un poumon pour être le témoin d'une seule seconde de ces précieuses relations. Je pensais que Lettre d'une inconnue appartenait à ces 1% d'histoires que j'allais idolâtrer. Mauvaise pioche. Elle fait finalement partie de celles qui m'ont le plus énervée.
Sur la couverture, on trouvait pourtant des adjectifs prometteurs "maturité", "amour désintéressé", "n'attendant rien en retour", "la voix d'une femme qui se meurt doucement sans s'apitoyer sur elle-même", etc. Quelle vaste plaisanterie.
L'âge où cette femme a été la plus mature a certainement été ses 13 ans. Ensuite, ce ne sont que des enfantillages d'une adulte incapable de se prendre en main. La nature même de sa confession est tout le contraire de désintéressé. C'est la définition même de l'acte de l'égoïsme. Son seul but est de hanter un homme qu'elle n'a su ni marquer, ni conserver de son vivant. Un homme qui n'avait par ailleurs rien demandé. Même si elle répète tout au long de sa lettre ne pas lui faire de reproches, c'est exactement ce qu'elle fait : lui lister tout ce qu'elle a fait et ressenti sans qu'il ne remarque jamais rien. Elle l'oblige à se remémorer tout ça pour le restant de sa vie, alors qu'elle n'a elle-même eu le courage de rien. Je ne sais pas pour toi, mais à mes yeux c'est égoïste et lâche.
Son amour pour l'enfant est sans doute pire que tout. Elle ne le considère qu'à travers le prisme de son père, comme un deuxième "lui" qu'elle peut finalement conserver, garder pour elle toute seule. Priver un enfant de l'un de ses parents, et un parent de son enfant, simplement pour conserver intact l'illusion d'un souvenir fantasmé est une fois de plus égoïste. Et cruel.
Pauvre écrivain anonyme. J'aurais aimé qu'il ne retrouve jamais cette lettre et qu'il ne respecte pas son dernier souhait. Oui je sais, c'est une fiction. Ça n'empêche pas qu'elle m'ait mise hors de moi.

Si tu as lu Lettre d'une inconnue, que tu sois d'accord ou non avec moi, tu es chaleureusement invitée à me donner ton avis ;-).




xoxo
Lily

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